L’hiver a son charme, ses flocons gros comme des plumes, on dirait qu’il y a une bataille de pelochons au dessus de nous. On reste là, émerveillé, à regarder le jeu de la neige dans le réverbère, à travers sa fenêtre.
L’hiver a son charme, encore, avec ses envies de chocolat chaud au miel, de double couette sur le lit et de fausse fourrure.
Puis l’hiver se fait fourbe, aussi. On va lui mettre sur le dos, parce que la période y est souvent propice. Le froid, les ombres, le manque de lumière, le métro-boulot-dodo toujours nocturne. Et voilà qu’on se sent un peu pâlote, un peu faible, un peu triste même. Il parait qu’on appelle ça déprime saisonnière. C’est moche hein. C’est comme si l’on cherchais une excuse à ses doutes sur météofrance.fr. Mais pourquoi pas dis? moi j’aimerais bien, qu’une fois qu’on m’annoncerait le retour du soleil, la remontée d’un petit degré, alors tout s’eclaircirait. Soudain l’hiver ne serait plus qu’un souvenir flou et presqu’irréel, les envies de tout envoyer balader n’auraient jamais vraiment existé. Pour l’instant les flocons sont toujours les pointillés de ma vie, ils fusent dans la nuit parisienne, éclairs blancs dans le pourpre du ciel urbain.
Et même s’ils cessent parfois, le manteau blanc immobilise mes pensées et mes doutes comme la ville ensevelie. Je tourne en rond et m’interroge, je dérape sur le verglas des questions existentielles. Et si je m’étais trompée, de voie, d’envie, de vie? Et si je m’étais trompée, sur Elle, ma passion, la cuisine, en cuisine. Et si ce n’était pas pour moi? Et si je n’étais pas pour Elle? est-ce à moi de me façonner pour entrer dans le moule, inconfortable, irrespectueux, rigide, immuable? Ou puis-je continuer à espérer qu’il existe quelque part la Cuisine comme on je la crois, humaine, généreuse, sensible, ardue certes, physique toujours, prenante, corps et âme, mais passionnante et sincère…?
Il y a ce matin glacial où la réponse me frappe violemment. Burn out. Fièvre, fatigue, point final. Trop pour moi.
Puis cet après-midi imprévu, cette discussion avec G., jeune génération de cuisinier qui écoute et comprend. Soudain le froid ne se ressent plus autant, peu à peu ,l’espoir, rayon de soleil encore faible mais persistant, renait.
Et s’il avait fallu ce choc, ce trop plein de deceptions et de douleur finalement, pour apprendre à rebondir, à mieux se saisir, à mieux comprendre ses attentes et ses rêves? Alors ça vaudrait peut-être le coup de s’accrocher encore, et d’avancer petit à petit, prudemment sur la neige, terrain glissant, et regarder ses empreintes comme les traces de ce cheminement qui commence….
Brioche feuilletée roulée à la cannelle
Pour la détrempe:
-400g de farine
-50g de sucre
-3càs de lait tiède
-1 sachet de levure boulangère séche
-3 oeufs
-100g de beurre demi-sel
-5g de sel fin
Verser la levure dans le lait tiède, laisser gonfler 15 minutes, puis délayer à la cuiller, bien homogénéiser. Dans la cuve du robot (ou dans un grand cul de poule si vous pétrissez à la main), mettre le mélange lait/levure, le sucre en poudre, puis la totalité de la farine. Ajouter le sel. Mélanger au crochet, puis ajouter les oeufs un par un. Ajouter ensuite les 100g de beurre mou, petit à petit. Pétrir une dizaine de minutes, couvrer ensuite le récipient et laisser pousser dans un endroit tiède 2h.
Rompre la pâte pour qu’elle retombe, réfrigérer 30 minutes pour pouvoir commencer le tourage.
pour le tourage:
-150g de beurre demi-sel à température ambiante
Procéder comme pour une pâte feuilletée. Etaler le paton de détrempe en croix, disposer le beurre en un carré bien aplati, refermer les 4 branches du pâton. Etaler en un long rectangle, donner un tour simple. Etaler à nouveau, donner un tour double.
Remettre au frais pour 30 minutes, redonner les mêmes tours que précédemment. Mettre au frais pour la nuit (ou 30 minutes).
Etaler la pâte en un grand carré, le plus fin possible (5mm). Saupoudrer l’ensemble de la surface de cassonade et de cannelle, rouler en boudin bien serré. Couper (au couteau-scie) des tranches, les disposer dans les moules choisis (ici un moule à cake et 4 moules à brioches individuels, plus quelques "tourbillons libres"). Laisser pousser dans un endroit tiède 1H30 à 2h. Dorer au jaune d’oeuf, enfourner dans le four préchauffé à 175°. 25 minutes pour les petites brioches, 10 minutes de plus pour le grand format.
Attendre un peu, autant que possible, en comptant les flocons par exemple, et effeuiller ces petites viennoiseries réconfortantes…Garder le coeur pour la dernière bouchée, évidemment. Et repartir du bon pied.
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