Dimanche, 12H58, petit creux. Bon… grosse dalle. Enfin, disons, z’êtes lève-tôt, alors le bol de céréales est déjà loin, et il est grand temps de se mettre un truc sous la dent. Sauf que, bis repetita, c’est dimanche. Et dimanche à Paris, depuis quelques temps déjà, rime pas mal avec "brunch tout pourri". C’est une tendance qui perdure, qui se développe dans certains endroits avec brio, qui vaut parfois le détour et l’attente, mais qui souvent a de quoi vous plomber la journée. Payer 25 euros pour des oeufs brouillés trop cuits, un salade de fruits en conserve et du jus de chaussette à volonté, ça donne matière à râler, quand même.
Heureusement, il existe ça et là d’irréductibles restaurateurs qui sauront réjouir vos appétits à coups d’entrée pétillantes ou réconfortantes, de plats canailles et rassasiants.
Bon, vous me connaissez, quand je dis "ça et là", genre, "restaurateurs du dimanche en voie d’extinction", j’exagère. Mais vous conviendrez tout de même que ce fameux sésame "ouvert le dimanche" se trouve rarement accolé au nom du restaurant convoité. Façon "Frenchie, ouvert le dimanche". Ben quoi, on peut rêver.
Donc, quand M. textote à 12H59 "VerreVolé, 13.15, are you in?", j’y ai pas trop cru. Mais quand à 13.30 je sauçais la fin du velouté d’heliantis avant de picorer un peu du ceviche de ma voisine, j’étais bien plus crédule. Je n’ai pas aperçu la cuisinière ni son/ses commis ce jour-là, parce que trop occupée à blablater garçons et jupons, mais j’aurais bien aimé lui (leur) dire quand même merci, de pas faire de brunch,déjà, et de régaler les dames avec du raffiné (huitres, ceviche), du réconfort (velouté, foie gras poêlé),et du bistrot (saucisson purée).
Je vais quand même prendre un peu de recul, pour critiquer objectivement, en dépit du moment parfait que fut ce dejeuner dominical. J’aurais aimé que le ceviche de cabillaud dépote un peu plus, qu’il joue avec autre chose que ses classiques huile d’olive/citron, parce qu’il est tout de même facturé 9 euros. J’aurais aimé ne pas croquer quelques grains de sable dans la mâche, aussi.Bon bin je crois que c’est tout ce que j’ai à objecter, en fait. Un chouill’ plus de peps, de surprise, et un chouill’ moins d’euros sur la note (plat du jour à une 20 aine d’euros, ça fait un peu mal au dèj, tout de même). Mais les saucisson/boudin/veritable jambon + purée à 13 euros sont trèèèèès trèèèès bien comme ils sont! Et le pain est méga bon. Et puis les serveurs/sommeliers/essuyeurs de verre/cuistos (rayez la mention inutile si vous vous reconnaissez, ou prenons l’option réponse à choix multiple) sont un peu canon. Aaaah oui tout à coup ça vous botte bien de cavaler jusque dans le 10ème, hein?
Petit topo réduit mais pas réducteur
le lieu: petit, convivial, décontracté, tu te sens un peu chez les copains quoi Et joli tout plein, aussi.
les assiettes: entrées travaillées et très goutues. Plats plus bistrots, moins raffinés, mais très nourrissants. petite idée: opter pour plusieurs entrées en guise de plat.
les verres: pas testés. Je sais c’est une honte. Mais c’était dimanche les amis, qui dit dimanche dit samedi dit beuverie sortie dit …carafe d’eau siouplé. Enfin on a quand meme gouté un verre de pétillant pour se désaltérer.
à refaire? dame oui ! pour en savoir un peu plus sur les qualité de cette cave à manger, qui en est une avant tout: tester quelques verres, boutanches, vins naturels ou grands crus exposés sur leurs murs.
le plus: open on sunday!
le moins: pour les jours de portefeuille en deuil, l’addition grimpe vite (entrée+ saucisson/purée= 22 euros)
les prix
entrées de 8 à 12 euros
plats "canaille" environ 11/13 euros
assiettes de fromage 7 ou 11euros
plat du jour (ce jour) 20 euros
desserts autour de 7 euros
verre de pétillant 4,50 euros
le lieu
Le Verre Volé
67, rue de Lancry
75010 Paris
01 48 03 17 34
en cuisine: Delphine Zampetti
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