Y a des jours comme ça … - Tomates à la vanille, fraises au basilic, fenouil en gelée de clémentine au sumac

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Y a des jours comme ça où, franchement, c’est même pas la peine d’essayer. C’est pas qu’il faudrait mieux rester couchée, plutôt qu’il vaudrait mieux ne jamais avoir eu de jambes pour atteindre le lit. J’exagère, mais à peine.

Tout avait pourtant bien commencé … Vendredi, semaine sur le déclin et week-end rempli approchant, une tronche - de cake - plus ou moins acceptable, des pieds piétinants sur un sol solide, bref, tout va bien.

Ah oui, mais non. Non, c’est pas vrai, je viens quand même pas d’éradiquer des profondeurs abyssales de mon disque dur, par dérapage incontrôlé de l’index droit, un power point dont la splendeur ultime laisserait rêveur Bill Gates himself, celui-là même que j’avais héroïquement passé trois jours à chouchouter et à habiller d’images haute couture et de titres dignes du Nobel de l’innovation ???
Ben si.

Du calme, n’éclate pas l’écran préhistorique sur le sol - même si personne ne regarde, la version “c’est pas moi, c’est mon chien” sera sûrement dure à faire avaler, et dieu sait que je ments très bien. Respire. Hurle un peu d’abord, mais respire, c’est bon pour la santé.
Même joueur joue encore, poursuivons.
Alors que je m’apprête à retrouver mon nid douillet pour quelques heures de repos bienfaiteur entrecoupées d’une pointe de cuisine, le téléphone, comme il sait si bien le faire, sonne.
Numéro inconnu. C’est comme les endives cuites : j’aime pas ça. Fulgurance de perspicacité réflexive : aaahh, ne serait-ce pas cette réponse positive attendue de mon futur employeur ? Ben si. Sauf que.
Sauf qu’en fait, c’était mon ex futur employeur. Sincèrement désolé, mais quand même. Je suis tout autant sincèrement désolée, mais en plus, bien dépitée, et un poil tourmentée.
Et de nouveau : respire. Un de perdu … un de perdu.