« Tronche de Cake, un an après », une orgie de chocolat, et l’entremet du temps qui passe : meringue, pistache, chocolat
Je me souviens du vingt avril deux mille sept.
Je me souviens du Vietnam, de notre cuisine et du four à cinq cent mille dongs que nous avions acheté.
Je me souviens du trajet en mototaxi qui nous conduisait à la maison, le four bringuebalant sur les genoux déséquilibrés du chauffeur.
Je me souviens de la brise noire sur le pont qui mène à Nguyen Huu Canh.
Je me souviens de pâtisseries vertes ou non.
Je me souviens des premiers muffins.
Je me souviens de rires.
Je me souviens des allées suffocantes du marché Ben Thanh, des heures de négoce pour trois mangues, un kilo de ramboutan et cent grammes de pandan.
Je me souviens de la grande ourse.
Je me souviens de séances photos.
Je me souviens de piquant, d’acide et de sucré.
Je me souviens de la pluie qui emplissait les rues mal goudronnées, qui montait jusqu’à la selle des motos et qui nous mouillait jusqu’aux os. Je me souviens des capes de pluie publicitaires, les bleues et les vertes.
Je me souviens des petites baguettes achetées le matin, à peine vêtue et arborant sans gêne ma parfaite imitation de Ray Ban.
Je me souviens du Laos.
Je me souviens de la Vache qui Rit.
Je me souviens des bus, des enfants, des vieux et des fous.
Je me souviens de rizières en cascade.
Je me souviens du retour, l’australienne à mes côtés et de la pluie à l’arrivée.